La victoire de Sonko doit nous interroger

03 - Février - 2022

À Ziguinchor, la victoire de Sonko doit nous interroger.

Ce week-end les élections municipales ont vu la victoire de l’opposition dans les villes de Dakar et de Ziguinchor, et en soi ce n’est pas une réelle surprise. A deux ans des élections présidentielles cela constitue un coup de semonce pour Macky Sall qui a vu plusieurs de ses supporters mordre la poussière. Et s’il hésitait encore à se présenter à un éventuel troisième mandat en 2024, à ce jour inconstitutionnel, ce scrutin doit définitivement l’inciter à y renoncer. Les vents sont contraires, et soufflent de plus en plus fort dans les voiles du pouvoir.

La majorité actuelle a encaissé des coups sévères avec la perte de plusieurs grandes villes régionales comme Kaolack et Diourbel ou encore Thiès le fief d’Idrissa Seck et Guédiawaye fief d’Aliou Sall, le frère du chef de l’Etat. Elle essuie un revers cinglant à Dakar où Barthélémy Dias a battu le ministre de la santé Abdoulaye Diouf Sarr. Ce résultat signe aussi le retour de Kalifa Sall rendu inéligible aux dernières présidentielles par le fait du prince Macky Sall.

En revanche je serai plus mesuré pour ce qui concerne l’élection d’Ousmane Sonko à Ziguinchor, même si, il n’est pas question une seconde pour moi de remettre en cause son élection acquise sans contestation possible. Depuis des mois et des mois, le leader du PASTEF s’est érigé dans une forme de radicalité qui est inquiétante. Je rappelle pour mémoire les émeutes de Dakar en mars 2021. Et cette montée du radicalisme n’est pas sans rappeler ce qui se passe depuis quelques années en Europe du nord, y compris en France. Pour des raisons différentes bien sûr.

Mais il y a là une dérive démocratique inquiétante. En Europe, en direction de mouvements d’extrême-droite, quand ils ne sont pas néo-nazis, souvent racistes et antisémites. Et désormais en Afrique, vers une forme de fondamentalisme qui n’ose pas dire son nom.

Cette dérive démocratique s’est encore accentuée et accélérée en Afrique de l’Ouest, avec la prise de pouvoir par les militaires au détriment des gouvernements civils, à l’issue de putschs. Cela a été le cas au Mali, en Guinée et ce week-end encore au Burkina Faso. Et cela est très inquiétant.

J’observe en parallèle, qu’à l’image de beaucoup de pays européens qui contestent, voire rejettent les institutions de l’Europe, ici en Afrique de l’Ouest de plus en plus de voix s’élèvent contre les organisations communautaires régionales, telles que la CEDEAO ou l’UMOA quand ce n’est pas l’Union Africaine. On l’a vu notamment à l’occasion des sanctions décidées contre la junte militaire au pouvoir à Bamako.

Ce sont là autant de signes inquiétants qui me confortent dans ma position et ma détermination à offrir une troisième voie à nos compatriotes Sénégalais entre le laissez-allez d’un Macky Sall et la radicalité d’un Ousmane Sonko.

Le Sénégal a une longue tradition démocratique et républicaine, une authentique culture de l’accueil et de l’hospitalité, le développement du tourisme en est la meilleure preuve, une philosophie basée sur la paix et le dialogue. Ne gâchons pas cette belle entente cordiale entre les différentes composantes sociales et religieuses de la société civile sénégalaise, cette richesse, ce patrimoine humain qui font de nous un modèle en Afrique. Au risque d’une aventure sans lendemain.

Les jeunes générations attendent de nous des perspectives d’avenir et non des voies sans issues. Rejoignez le mouvement « Un Autre Avenir » que je préside, et ensemble démontrons qu’il y a une place pour gouverner autrement dans un esprit de concorde et d’unité nationale, et non de division et d’ostracisation.

 

Ibrahima Thiam
Président du mouvement « Un Autre Avenir »

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