Depuis 48 heures différents médias sénégalais, y compris la télévision nationale, relaient l’information selon laquelle j’aurais été nommé secrétaire d’État au...
En décidant de remanier son gouvernement on pouvait espérer que Macky Sall changerait de Premier ministre afin de laisser à celui qui est désormais candidat déclaré de Benno Bokk Yakaar aux prochaines élections de février 2024 une plus grande liberté de manœuvre afin de se consacrer entièrement à la prochaine présidentielle. Ce qui, de surcroît, aurait satisfait au code de déontologie en matière électorale. Il faut croire que Macky Sall préfère voir dans Amadou Ba un nouveau superman capable de gérer à la fois les affaires publiques du Sénégal et la tambouille électorale. Cela semble quelque peu présomptueux ! C’est surtout la meilleure façon de mélanger les genres et d’occuper le terrain médiatique à peu de frais, au détriment du principe d’égalité avec les autres candidats.
Ce nouveau tripatouillage à la sauce mackysalienne donne aussi l’impression du déjà vu sur nos écrans avec le tandem russe Poutine-Medvedev, le premier ayant un jour laissé la place de président de la fédération de Russie à son Premier ministre pour mieux la récupérer quelques années après. Un jeu de chaises-musicales bien connu des politicards, un véritable tour de passe-passe. On ne peut s’empêcher de penser que Macky Sall a accepté de partir pour mieux revenir dans cinq ans. Et pour cela, la meilleure façon c’est encore de mettre Amadou Ba sous bracelet électronique, sous surveillance rapprochée. Il suffit de voir la composition de l’actuelle gouvernement pour s’en convaincre.
A croire que dans une vie antérieure Macky Sall a été prestidigitateur, un expert es-illusions, à ne pas confondre avec magicien qui réalise des tours de magie, ce qui a été loin d’être le cas au cours des deux derniers mandats. En réalité, à l’image d’un coureur sur quatre cents mètres le dossard Macky Sall à la ligne n°1 vient de passer le témoin au dossard n°2 Amadou Ba qui va lui retransmettre le relais quelques centaines de mètres plus loin, juste avant la ligne d’arrivée … en 2029. Bien joué l’artiste, mais la ficelle est un peu grosse.
Ibrahima Thiam,
Président du mouvement un Autre Avenir
