Discours de fin d’année de Macky Sall

des mots que des mots !

14 - Janvier - 2018

Comme il est  de coutume, le président Macky Sall a tenu son discours de fin d’année en direction des Sénégalais et des étrangers vivants parmi nous. Comme il le fait depuis six ans, il a loué les actions de son gouvernement pour une émergence qui apportera de la prospérité au Sénégal. Il a vanté les actions de son gouvernement pour assurer, la paix en Casamance et la cohésion sociale et lancer encore quelques slogans qui vont rester lettres mortes comme les autres.

Encore une fois, il a évité d’épiloguer sur le processus électoral, notamment sur la nécessité d’auditer le fichier électoral, l’établissement et la distribution des cartes électorales, la polémique soulevée par l’augmentation de la caution pour les élections présidentielles, et sur le dialogue national mort-né, dont il a parlé sans conviction. Il n’a pas parlé de ce débat autour des fonds récupérés dans le cadre de la traque des biens mal acquis avec des chiffres contradictoires et des responsables qui se rejettent la patate chauffée par la ministre de la justice qui a été à la manœuvre dans cette affaire. Il nous a parlé des promesses dont nous sommes habitués, sans nous dire pourquoi après avoir payé 50 milliards pour des cartes d’électeurs, des millions de Sénégalais attendent encore de recevoir leur carte.

De quelles avancées parle-t-il lorsque l’enseignement est dans une crise qui se traduit chaque année par des résultats catastrophiques au baccalauréat et des étudiants non-inscrits ou exclus des universités privées. Il nous a peint un Sénégal prospère alors que la pauvreté est à vue d’œil dans nos quartiers et surtout dans le monde rural. Notre système de santé est moribond alors qu’on parle d’une CMU, qui se veut universel mais ne couvre même pas la banlieue proche de Dakar.

Le président Macky Sall, le premier né après les indépendances qui suscitait un immense espoir de la part des populations, s’est mis dans la tradition des discours lénifiants des dirigeants africains qui mettent en avant des performances aux antipodes des vraies demandes sociales de leurs peuples qui réclament des hôpitaux, qui souhaitent l’éradication de la corruption, qui ont assez du favoritisme dans les affaires de l’Etat, qui souhaitent une justice au service de tous et un enseignement performant et des emplois pour sa jeunesse.

Le président n’a pas prescrit les bonnes solutions qui peuvent aider les jeunes et les empêcher de quitter le pays pour se rendre en occident par n’importe quel moyen au prix de leur vie. Sans espoir d’emploi, cette tragédie dans laquelle nos frères sont vendus dans des marchés négriers en Libye va encore continuer de plus belle. Le président propose des bourses d’éducation pour  des jeunes alors que le vrai problème de l’enseignement au Sénégal est une inadéquation des formations qui existent avec le cadastre des emplois d’aujourd’hui et de demain.

Aucun mot sur le bradage supposé de nos ressources naturelles, au moment où des populations manifestent contre les exploitations de leurs sols et sous-sols sans aucune retombée locale. On a même vu des forces de l’ordre tirer sur des jeunes qui voulaient aussi leur part des richesses de leur terroir qui sont exploitées par des firmes étrangères qui ne s’émeuvent même pas de la pauvreté qui côtoie leurs carrières.

Lorsque nous avons élu en 2012 le président Macky Sall, nous avions espoir à avoir un Etat démocratique, un Etat de droit, malheureusement nous sommes repassés à une dictature qui ne dit pas son nom, et dans laquelle aucune autre ambition présidentielle n’est tolérée par le candidat Sall. Auparavant, c’était les populations sous la menace d’un certain procureur de la république qui se préoccupaient de l’état de notre justice ; aujourd’hui c’est le CSM, un magistrat de la Cours de Comptes et un ancien procureur de la CREI qui nous disent que notre justice est malade et aucun remède annoncé par le président pour redresser la situation.

Ce discours démontre le décalage entre des populations qui souffre d’un manque d’argent généralisé au moment où le président nous dresse la liste des milliers de milliards qu’il a déversé sur le pays dans le cadre du PSE. Cette croissance de 7% considérée comme la preuve de la réussite économique du PSE est soutenue par de l’investissement public à coup de milliards de dette et portée à 80% par des entreprises étrangères. Nous notons une carence affligeante de vision politico-économique de ce PSE où notre privé national n’est pas le fer de lance.  La population entreprenante du Sénégal est exclue dans tous les secteurs d’activités porteuses du pays, au profit des entreprises étrangères.

En cette veille de nouvel an et de préparation à des élections présidentielles, souhaitons un Sénégal nouveau. Donnons des gages à ce peuple pionnier de la démocratie en Afrique, que nous aurons des élections apaisées et crédibles, œuvrons pour donner un espoir au peuple sénégalais qui depuis les indépendances attend d’avoir des dirigeants qui pensent réellement et travaillent pour le développement inclusif du pays, du nord au sud, d’est en ouest jusque dans la diaspora sénégalaise.

C’est en cela que nous attendons notre cher président que nous souhaitons une bonne et heureuse année avec espoir qu’il va se ressaisir et redresser le pays avant qu’il ne soit trop tard.

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